mardi 31 mai 2011

Dos d'âne du bord de mer, tremplins vers Jacques Prévert

Bonjour
Est-ce que je peux être ton ami?

Je suis toujours intrigué par la taille des dos d'âne qui se succèdent sur la route du bord de mer, du côté est de l'ile d'Uvéa, de la cathédrale de Mata Utu à Liku. Certains de ces ralentisseurs n'ont visiblement pas été réalisés par les travaux publics, ils ne sont pas aux normes standard. Il semblerait que ce soit un entrepreneur local qui les ait édifiés. Résultat, ils sont plus surélevés qu'en métropole et peuvent se révéler dangereux si vous n'y prenez pas garde. Lorsque je les ai abordés pour la première fois avec la voiture du service, j'ai ralenti, pour arriver à la vitesse à laquelle je les passe en métropole et là ... Boum, je me suis retrouvé légèrement projeté en l'air, me demandant ce qui se passait... J'ai craint pour les amortisseurs du véhicule, mais ouf, aucun bobo ... Il faudrait presque les franchir en première vitesse si vous voulez être sûrs de ne recevoir aucun choc. Je ne sais pas si c'est une légende, mais on m'a raconté qu'un véhicule s'était retrouvé coincé sur l'un de ces dos d'âne juste après leur construction, et que l'entrepreneur avait dû se résoudre à diminuer leur taille ...


Dos d'âne - tremplin vers le bonheur
(photographié par une fourmi ...)

Trois dos d'âne sont plus surélevés que les autres. Désormais quand je m'approche d'eux en scooter, lorsque j'ai en point de mire les échines de ces bourriquets, je ne ralentis plus, je bondis, j'accélère, j'accélère comme un jaguar. A quelques centimètres de la rampe de lancement, je me tends, j'aborde la montée en tirant brusquement la fourche de mon deux-roues. Grâce à l'impulsion, je me projette de ma bécane en accomplissant une quadruple pirouette avec double vrille. Au point culminant de ce saut de l'ange, je lance vers le ciel un tonitruant "Hi-Han Hi-Han" ...


Être ange
C'est étrange
Dit l'ange
Être âne
C'est étrâne
Dit l'âne
Cela ne veut rien dire
dit l'ange en haussant les ailes
Pourtant
Si étrange veut dire quelque chose
étrâne est plus étrange
qu'étrange
Dit l'âne
Étrange est
Dit l'ange en tapant des pieds
Étranger vous-même
dit l'âne
Et il s'envole.
(Jacques Prévert - Fatras)

PS : Je retombe toujours jambes écartées, pile poil sur la selle de mon scooter. Rassurez-vous, aucun bobo ;-)

dimanche 29 mai 2011

Corvée de déménagement et cadeaux d'anniversaire

J'ai toujours détesté déménager. Et la haine, c'est bien connu, ne doit jamais guider nos vies. Et peut-être pour m'aider à me débarrasser de ce sentiment, pour des raisons professionnelles et/ou personnelles, j'ai dû déménager très souvent, plus d'une dizaine de fois ...
Le déménagement de métropole à Wallis prend tout de suite une autre dimension, en termes d'organisation, de durée, d'ampleur. Au fur et à mesure de mes pérégrinations, j'ai accumulé de plus en plus de meubles, d'habits, d'appareils électroménagers, de babioles diverses et variées. Chaque déménagement devenait un peu plus fastidieux que le précédent. Mais pour organiser celui de Wallis, un élément fondamental change les données : l'administration vous donne une prime de déménagement qui permet d'éviter d'avoir à porter les meubles, réquisitionner votre famille, vos amis. La corvée est d'abord d'ordre administratif. Il faut rechercher des déménageurs (sur Internet en ce qui me concerne), demander des devis, estimer le volume des affaires, noircir un tas de papiers (acceptation du devis, assurance, liste du déménagement, ...). Survient la corvée des cartons. J'ai vendu ou donné à Emmaüs la plupart de mes meubles et appareils électroménagers, préférant racheter sur place. Je suis venu essentiellement avec des livres, des ustensiles de cuisine (je suis un excellent cuisinier...), des habits, une boîte à outils (je suis un excellent bricoleur...), une imprimante, des étagères de bibliothèque, ...

J'ai organisé le départ de mes affaires deux semaines avant mon départ, en espérant que mes affaires arrivent rapidement à Wallis. Mauvaise pioche, j'ai joué de malchance ... Mes affaires se sont retrouvées dans un container en groupage compte tenu du faible volume (environ 5 mètres cube). Au moment du départ, mouvement de grève dans le port d'embarquement ... Le navire qui transportait mes affaires s'est mis enfin en route, il a navigué à travers les océans ... Il paraît qu'en fonction du chemin parcouru et de la météo, l'arrivée peut être plus ou moins différée et dans ce cas encore, mauvaise pioche ... Il m'aura fallu attendre très exactement quatre mois, laps de temps beaucoup plus élevé que pour mes collègues placés dans un cas similaire. A l'arrivée du navire, un transitaire vous contacte et s'occupe à votre place des formalités de dédouanement. Le camion de déménagement a débarqué le 17 mai vers 16 h devant la maison et bientôt place à la dernière corvée ...


Un carton de déménagement ?
Non, un cadeau d'anniversaire ...

J'ai regardé les cartons entassés devant moi, je sentais déjà à quel point l'exercice du déballage, du rangement allait me peser. Tout à coup, je me suis souvenu que le 17 mai, c'est le jour de mon anniversaire. Je venais enfin de recevoir mes livres, j'ai décidé que je venais de recevoir des cadeaux emballés dans des cartons de déménagement.


...Joyeux anniversaire, joyeux anniversaire à moi...

Déballage du carton romans, classement A - C : Ô quelle surprise, Paul Auster, avec qui j'ai erré dans les rues de New-York, dans une quête métaphysique de mon identité, pour me retrouver perdu au pays des choses dernières, guettant un nouvel envol ; Michel Braudeau, qui a permis l'éclosion en moi des passions adolescentes, pour voguer ensuite dans les labyrinthes de l'amour et de la pensée, tour à tour enfer paradis ; Céline, qui m'a ébloui par son cri poignant, désespéré dans la nuit ; Camus, avec qui j'ai été étranger à moi-même, pour finir par me retrouver apaisé aux portes de la mort ; Chateaubriand, dont j'ai accompagné les pérégrinations, qui a déployé vers le monde entier, malgré lui, la devise "Liberté-Egalité-Fraternité", relisant le présent à la lumière du passé.

...Joyeux anniversaire, joyeux anniversaire à moi...

Déballage du carton romans, classement  C - G : Quelle belle et délicate attention, Albert Cohen, petit juif séfarade immigré à Marseille, qui a dévoilé pour moi les ruses de l'amour tout en célébrant sa beauté, à la recherche d'une Belle pour l'éternité ; Flaubert, qui m'a fait goûter au café amer, fortifiant de la réalité, de la vérité, qui a parfait mon éducation sentimentale ; Giono, qui m'a enivré d'une joie païenne et sensuelle, au milieu des tragédies du monde ; Garcia Marquez, avec qui j'ai fondé un village en Amérique du Sud, réel et imaginaire, regorgeant de fééries, pour peupler à tout jamais la mémoire des hommes. Gracq, qui m'a emmené voguer près des côtes ennemies, dans le vague pressentiment d'un désastre qui anéantira mon pays.

...Joyeux anniversaire, joyeux anniversaire à moi...

Déballage du carton romans, classement  H - P : Quel beau cadeau, l'œuvre de William Irish, qui m'a entrainé dans ses nuits noires, au son d'une valse triste d'amours contrariés, à l'affût du temps qui s'écoule trop vite ; James Joyce, qui m'a permis de contempler à Dublin une neige ultime et éternelle tomber, évanescente, sur les vivants et les morts ; Ismaïl Kadaré, qui m'a fait ressentir le poids terrible de l'histoire, qui coupe le mois d'avril en deux ainsi que les têtes, pour terminer sa course dans les songes et les palais ; Le Clézio, qui m'a appris les voies de la révolte, que celles-ci pouvaient mener à un sentiment d'extase sensuelle, dans l'harmonie et l'équilibre à la nature ; Jean d'Ormesson, qui m'a transfiguré en juif errant à travers les siècles, ivre de la magie tragique de la vie ; Proust, avec qui j'ai hésité entre le côté de Méséglise et le côté de Guermantes, avec qui je me suis transformé en observateur acéré des hommes, pour aimer, fuir et retrouver le temps perdu.

...Joyeux anniversaire, joyeux anniversaire à moi...

Déballage du carton romans, classement  Q - Z : Mon Dieu, je le crois pas, la série complète des racontars arctiques de Jorn Riel, qui m'a entraîné au Groenland, au milieu de gens rudes, poétiques et souriants, dans les paysages glacés du Grand Nord ; Michel Tournier, qui a fait de moi un Vendredi alter ego de Robinson, qui a peuplé ma vie d'ogres et de jumeaux ; Boris Vian, qui m'a offert l'écume qui surnage sur les jours, mousse blanchâtre au goût triste et vivifiant ; Yourcenar, grâce à qui je suis devenu empereur de Rome, médecin-alchimiste, peintre chinois, dans la liberté et la lucidité la plus extrême ; et Zola, marquant à la pointe de sa plume ma conscience de fils d'ouvrier, élevant en moi le sentiment de l'épique, en unissant mon âme à l'âme collective des hommes. 

...Joyeux anniversaire, joyeux anniversaire à moi...


Déballage du carton de poésie : Cadeaux à profusion, feux d'artifice ... La liste est trop longue et je ne veux surtout pas vous ennuyer... Appollinaire, Aragon, Baudelaire, Dante, Eluard, arrêtons nous à la lettre E...

Le rangement a duré trois jours. N'y voyez aucune forme de paresse, il s'agit de faire durer les grands plaisirs ;-)

dimanche 22 mai 2011

Jacques Cartier et les voyages

Lors des festivités du 8 mai 1945, il était possible de visiter le bâtiment de la Marine Nationale "Jacques Cartier". Il était accosté au port d'embarquement et bouchait la vue du lagon. C'est un BATRAL (BAtiment de TRansport Léger). Dans le petit port de Wallis, nulle impression de légèreté, mais du lourd, très lourd ...

Jacques Cartier à quai

Ce navire est basé à Nouméa en Nouvelle Calédonie. L'équipage nous a accueillis à bord et nous avons patienté un quart d'heure jusqu'à la fin de la visite précédente. Un jeune marin nous a servi de guide pendant la visite. Ce qui m'a frappé tout au long de celle-ci, c'est la coexistence d'espaces clos, confinés  à côté des espaces d'ouverture, immenses . En effet, à l'intérieur du bâtiment, le confinement l'emporte. Les escaliers pour accéder d'un étage à l'autre sont très étroits, il faut par mesure de sécurité, tant ils sont raides, les descendre et les monter comme des échelles, en se tenant à la rampe. Chaque espace de rangement est utilisé, millimétré et semble avoir été minutieusement pensé. La visite des entrailles étroites de ce monstre métallique donne un vague sentiment de claustrophobie. A côté de cela, de grands espaces de rangement, d'ouverture viennent contrebalancer cet effet. Au fond du ventre de la baleine, un vaste hangar susceptible d'accueillir de nombreux véhicules vient rappeler la vocation  de transport du navire. Et bien sûr, les grands espaces sur le pont, et en particulier le grand pont avant, espace démesuré ouvert sur l'Océan.
Vision toujours impressionnante, la présence de canons et de mitrailleuses  ...


Canon de 20 mm pointé vers le ciel

Toutefois, la vocation militaire reste discrète sur un tel navire, destiné en premier lieu au transport du matériel. Il est voué davantage à une fonction de représentation et de relations publiques. Il a servi également lors de nombreuses opérations humanitaires, comme à Futuna après le passage du cyclone Thomas en mars 2010.

Ce grand navire évoque en moi l'idée de l'évasion, des grands voyages qui m'ont toujours fait rêver. J'aurais voulu comme Jacques Cartier partir de Saint-Malo, atteindre la Terre Neuve inexplorée à ce jour, aller plus loin que lui pour remonter le Saint-Laurent jusqu'à sa source vive. J'aurais voulu comme Fernand de Magellan réaliser un tour du monde, hiverner en Patagonie, m'élancer vers le cap des Vierges, cingler dans un dédale de fjords en observant les fumées sombres qui s'échappent de la Terre du Feu, franchir le cap qui désormais porterait mon nom, naviguer à travers l'immense Océan Pacifique vide, pour mourir dans un combat exaltant, opposé au roi Lapu-Lapu et ses sujets, sous l'effet du venin des flèches empoisonnées. J'aurais voulu comme Samuel Wallis voguer à travers les iles du Pacifique, explorer Tahiti pour y débuter une guerre qui se conclurait par une paix durable, mettre à jour une nouvelle ile à laquelle j'attacherais mon nom pour l'éternité, et revenir, plein "d'usage et raison" vers la contrée de mon coeur. Je ne suis que moi, l'époque des grandes découvertes est révolue, je n'ai pas le courage de ces grands explorateurs, je visite le monde qui n'est plus qu'un grand village, à l'aide de la technologie moderne, des avions métalliques, des trains à grande vitesse, et muni d'un guide pour suivre les pas que des milliers d'autres ont tracés avant moi.

samedi 14 mai 2011

Cérémonies religieuse et républicaine du 8 mai 1945 à Wallis

Dimanche dernier, nous étions conviés à la célébration du 8 mai 1945 de la victoire des Alliés en Europe. La particularité à Wallis est de mêler le cérémonial religieux et républicain, et la stricte coupure de la séparation de l'Eglise et de l'Etat qui vaut en métropole avec la loi de 1905 est moins nette à Wallis. En effet, sur l'ile il existe trois puissances, celle des autorités coutumières avec à sa tête le roi, celle de la République avec pour représentant le Préfet, et la puissance catholique avec pour supérieur hiérarchique l'évêque. Chacune de ces puissances joue souvent un rôle lors des cérémonies. La célébration a commencé avec une messe catholique à 7 H. Je m'y suis rendu par curiosité, car la messe constitue un fait majeur de la vie wallisienne. Elle a eu lieu à la cathédrale Notre-Dame de Mata' Utu, qui se dresse face à la mer. Ses tours crenelées et sa pierre noire évoquent davantage le château-fort que l'édifice religieux.



La cathédrale Notre-Dame d'Uvéa

Je me suis assis au fond à gauche et j'ai attendu patiemment le début de la cérémonie. L'évêque est entré, précédé par une procession de personnes qui s'avançaient deux par deux, en portant une croix chacun et habillé en costume traditionnel wallisien. J'avais déjà assisté à des offices religieux chrétiens mais la cérémonie catholique comparée aux cérémonies protestantes est toujours empreinte d'une plus forte solennité, d'une grande pompe. L'évèque a salué la présence du préfet et d'un général, commandant supérieur des Forces Armées. J'étais encore peu éveillé, je n'ai pas suivi précisément l'ensemble du sermon consacré d'une part au rappel de la fin de deuxième guerre mondiale, la nécessité de la concorde, l'épisode des pélerins d'Emmaus et la Cène. J'entendais aussi la voix d'un enfant, me semblait-il, qui parlait en wallisien. Elément le plus beau de l'office, les chants de la chorale religieuse qui scandaient régulièrement la cérémonie. Les chants en wallisien résonnaient avec une grande pureté dans la cathédrale. Seul mot que j'arrivais à percevoir, le terme universel "Alleluia".

Après la messe, le cérémonial républicain. Il s'est déroulé sur la place Malae Sagato Soane située juste à côté de la cathédrale et du palais royal. Tout autant de minutie et de préparation lors de cette cérémonie que lors de la précédente. Les différents corps d'armée, l'armée de terre, la gendarmerie mobile et permanente, la marine aisément reconnaissable aux pompons rouges arborés par certains, ont pris leurs repères, ainsi que d'autres corps en uniforme, les douanes, les pompiers. En fin de file, les anciens combattants. Lorsque le préfet est arrivé, le traditionnel salut militaire "Garde à vous" "Présentez armes" "Reposez armes" "Repos" est venu marquer le respect de tous ces corps à leur représentant républicain. Il a fait le tour de la place, le lever des couleurs s'est graduellement opéré, le Préfet juché sur le pupitre a commencé son discours.


Le moment du discours du Préfet

Le moment du discours est à mes yeux celui qui symbolise le plus la manière dont les trois puissances mentionnées composent entre elles. Le préfet au centre, qui venait d'assister à la messe, prend la parole avec dans son dos une grande croix du Christ. Il est encadré par deux drapeaux, d'une part le drapeau français mais aussi le drapeau wallisien, représentant le royaume d'Uvéa. Enfin, en face de lui prennent place les autorités coutumières avec au centre le roi de l'ile. Son discours a porté évidemment sur la fin de la deuxième guerre mondiale, mais il a sans doute souhaité passer un message aux autorités coutumières et au roi après l'épisode du conflit à EEWF (Electricité et Orages dans l'Air) en donnant l'exemple de la réconciliation franco-allemande opérée par Adenauer et  de Gaulle après la guerre. A la fin de la cérémonie, un pot était offert.

Quelle cérémonie j'ai préférée ? Cela peut paraitre curieux pour le non croyant, le républicain laique convaincu que je suis, mais  j'ai préféré la cérémonie religieuse. Le faste républicain n'entraine pas de ferveur. Rien ne remplace la beauté des chants religieux, de ces "Alleluia" qui s'élèvent le long des colonnes de la cathédrale, qui volètent comme des papillons dans l'espace aéré et lumineux de la nef, puis s'en vont s'incruster dans la voute et le ciel ... 

dimanche 8 mai 2011

Le code de la route wallisien - Liberté et Dangers

Ici, l'application du code de la route souffre de nombreuses exceptions. Au début, quand on chemine sur les routes de Wallis, on a un sentiment de liberté extraordinaire. La grande majorité des motards roulent sans casque, beaucoup de chauffeurs roulent sans ceinture, voire sans permis ... Le contrôle technique n'est pas obligatoire à Wallis, en réalité il n'existe même pas puisque de véritables épaves roulantes trainent leur peine sur les routes. Il y a une Clio que l'on aperçoit de temps en temps sur le territoire, visiblement très abimée après un accident, qui a les vitres fracturées, le pare-choc complètement défoncé, dont la place naturelle serait la casse en métropole, mais qui continue ici son petit bonhomme de chemin...

Cette liberté se paie d'un lourd tribut puisqu'il y a eu de nombreux morts sur le territoire (sept, m'a t-on dit en une année, ce qui est très élevé pour un  petit territoire comme celui de Wallis).  L'alcoolisme est un grand danger, il a été à l'origine de nombreux accidents. Quelques mesures ont été prises pour lutter contre ce fléau : le danger de l'alcool est expliqué très tôt aux enfants. D'autre part, il y a eu une intensification des contrôles d'alcoolémie suite à plusieurs décès sur la route. Enfin le préfet a interdit la vente de l'alcool le week-end. D'autres contrôles portent sur le défaut de permis et le conducteur qui ne possède pas de permis ne peut rentrer à son domicile à bord de son véhicule. Mais il m'est déjà arrivé de voir des enfants de 13-14 ans roulant à bord d'un véhicule ...


L'absence du port de casque est toléré sur l'ile pour l'ensemble des scooters et motos. Je suis passé un jour devant un croisement avec des gendarmes qui effectuaient des contrôles. L'un d'entre eux m'a hélé et je me suis dit : Zut, il va me faire une remarque sur mon absence de casque. Il s'approche, je n'en mène pas large ... et il me dit "Comment ça va depuis la salsa vendredi ?". Il a commencé à évoquer les cours de salsa puisqu'il venait de débuter, je ne l'avais pas reconnu, j'avais désormais un large sourire et je soupirais intérieurement de soulagement...
Toutefois, la petite voix de culpabilité et de prudence qui murmure à l'intérieur de l'esprit m'a incité à acheter un casque. A l'endroit où je suis allé m'en procurer un, il n'y avait au choix qu'un casque intégral de motard, qui aurait été étouffant sous le soleil de Wallis, ou le type de casque pour lequel j'ai finalement opté :



Bzzz Bzzz Bzzz Mouche à l'horizon

Je ne suis pas convaincu qu'il puisse être homologué en métropole, mais il fournit un minimum de sécurité, et de surcroît je roule toujours lentement. Il tient davantage du casque colonial ou militaire que du casque scooter. Sur ce casque, retenues par une lanière élastique, des lunettes que je ne mets jamais, car elles sont aveuglantes.
Exception à la règle : Je les porte seulement la nuit, j'actionne mon rayon X-radar et je roule, je vole sur les routes, telle une mouche. Je connais par coeur les routes, RT 2, RT 1, j'accélère, je ralentis, les lumières d'autres véhicules m'éblouissent. Je laisse mon scooter le long d'un chemin abandonné, je m'envole vers les cocotiers, je frôle les roussettes au passage, je me pose sur une palme qui me berce longuement. Puis je m'élance à nouveau vers mon scooter, je repars sur les chemins de Wallis, droite, droite, gauche, droite, gauche je m'approche de la maison, puis je tourne enfin à gauche, côté coeur, au petit matin, sur le sentier de gloire où j'ai terrassé un coq.